Bénéfices de la recherche en santé conduite par les étudiants

CaHReF 2016, Yaoundé Conges hall, 23 – 26 August 2016 , PN 02

La recherche en santé est indispensable pour trouver les solutions aux problèmes de santé et assurer l’efficience des programmes visant à réduire leurs fardeaux sur la population et le développement. La recherche en santé se heurte malheureusement encore au problème de financement, à l’insuffisance de soutien des décideurs, pour développer les programmes pérennes de recherche. L’accès aux pays à faibles ressources  s’en trouve ainsi limité. C’est ainsi que seulement dix pour cent de projets de recherche sont conduits pour résoudre les problèmes des populations à ressources limités qui constituent 90% de la population mondiale.

La revue conduite en 2014 sur les dossiers de demande de clairance éthique soumis au Comité National d’éthique du Cameroun en plus de 25 ans a montré que le nombre de protocoles de recherche proposés pour la mise en œuvre croit énormément avec le temps. Quatre cinquième de ces protocoles sont les protocoles de mémoire ou de thèse d’étudiants. Le cinquième restant est essentiellement financé par les institutions étrangères et de ce fait ne répondent pas toujours aux besoins du Cameroun en matière de recherche. Le suivi de l’ensemble des projets de recherche mis en œuvre au Cameroun dévoile que la dissémination des résultats de la majorité des projets de recherche sponsorisés par l’étranger  ne cible que les journaux scientifiques et conférences scientifiques basées à l’étranger et très couteuses et de ce fait peu accessibles aux autorités sanitaires et chercheurs Camerounais. Plus de 90% des travaux de recherche d’étudiants ne sont présentés que pour répondre aux exigences d’évaluation et les copies stockées dans les bibliothèques sans que les autorités sanitaires en aient connaissance. Ces situations limitent de manière drastique l’accès des autorités sanitaires aux résultats de recherche pour la prise et la réorientation de leurs décisions visant à maximiser l’offre des populations aux soins de santé. Ceci veut dire  que les 10% des recherches conduites sur les 90% de la population mondiales (dont le Cameroun fait partie) ne sont presque pas utilisés pour améliorer l’accès des populations aux soins de santé

 Les initiatives comme CaHREF2016 devraient être encouragées pour promouvoir l’accès des décideurs aux résultats de recherche conduits au Cameroun. Puisqu’elle donne une place importante aux travaux de recherche conduits dans nos facultés et permet de connecter les autorités sanitaires de tous les niveaux de la pyramide sanitaire aux chercheurs pour discuter des résultats de toute la recherche conduite au Cameroun et la faisabilité de la mise e œuvre des recommandations qui en découlent. La recherche en santé dans notre pays devrait ainsi servir d’abord à résoudre nos problèmes de santé.