Pharmacovigilance vétérinaire :Un outil de préservation de la santé publique

CaHReF 20116, Yaoundé Conges hall, 23 – 26 August 2016 , PL135

Département de Pharmacie, Pharmacologie et Toxicologie, Ecole des Sciences et de Médecine Vétérinaire

La pharmacovigilance vétérinaire est un outil de surveillance des effets indésirables imputables au médicament vétérinaire après leur AMM. Contrairement à la pharmacovigilance humaine, son domaine d’application prend en compte les informations sur les effets indésirables survenus chez l’animal et chez l’homme, les suspicions de manque d’efficacité, la surveillance des résistances, l’innocuité des denrées alimentaires d’origine animale et les risques éventuels pour l’environnement.

Les études dont nous présentons les résultats préliminaires avaient pour objectif de surveiller l’utilisation du médicament vétérinaire dans la pratique clinique. De façon spécifique, il s’agissait de répertorier les cas d’effets indésirables et de manque d’efficacité dus aux médicaments vétérinaires, d’évaluer l’usage des antibiotiques en médecine vétérinaire et leurs impacts en santé publique (antibiorésistance et résidus dans les denrées). Des enquêtes et des prélèvements ont été effectués auprès des professionnels de santé animale, des éleveurs et dans les marchés de Bafoussam, Bamenda, Douala, Ngaoundéré et Yaoundé.

Des cas présumés d’effets indésirables et de manque d’efficacité des médicaments vétérinaires survenus chez l’animal et/ou chez l’homme existent bien qu’ils ne soient pas notifiés. Les molécules incriminées par les acteurs de la filière du médicament vétérinaire sont les antiparasitaires (50%), les antibiotiques (25%) et les vaccins (15%). Plus de 65% des antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire (bovins, porcs, volailles, carnivores) appartiennent à la classe des antibiotiques d’importance critique chez l’homme selon la classification FAO/OMS/OIE. Les investigations sur la présence des résidus d’antibiotiques dans les DAOA prélevés dans les villes de Douala, Ngaoundéré et Yaoundé ont montré des prévalences de 70%, 17% et 69% respectivement dans la viande, les œufs et le lait. Les espèces bactériennes surveillées (Salmonella et Escherichia coli) en aviculture, source potentielle des germes résistants aux antibiotiques pouvant être transmis aux humains ont fait état de multi résistance même aux fluoroquinolones et céphalosporines de troisième génération.

La mise en place d’un système national de pharmacovigilance vétérinaire s’avère donc important pour le suivi post-AM des médicaments dans la pratique vétérinaire, nécessaire pour assurer la sécurité sanitaire des aliments et à la préseMrvation de la santé publique.

Pharmacovigilance, Médicaments vétérinaire, santé publique, Cameroun