Epidémie de rougeole : facteurs de risque dans le district de sante de la MIFI

CaHReF 20116, Yaoundé Conges hall, 23 – 26 August 2016 , PL121

La rougeole est une maladie virale très contagieuse, qui a longtemps été à l’origine de multiples épidémies dans le monde et particulièrement en Afrique. Aujourd’hui encore, malgré l’introduction d’un vaccin qui a permis de réduire l’importance de cette maladie, nous assistons toujours à une résurgence de cas et d’épidémie en Afrique et au Cameroun en particulier. La lutte contre cette maladie passe par l’identification des facteurs favorisant cette résurgence. Il s’est agi dans cette étude d’apprécier les connaissances et pratiques des prestataires du district de santé de la Mifi par rapport à la rougeole et au vaccin anti-rougeoleux à travers une étude transversale, et d’évaluer la contribution des statuts nutritionnel et immunologique sur le risque, pour les enfants vaccinés, de contracter la rougeole dans ce district de santé.

Pour cela, nous avons opté pour un schéma cas-témoins. L’identification des cas et des témoins s’est fait à base communautaire, de manière exhaustive et un questionnaire a été utilisé pour mesurer les différentes expositions. L’estimation des associations s’est faite en calculant les rapports de côte ajustés en fonction de l’âge.
Soixante prestataires en exercice dans les centres de santé pilotes ont été interviewés et quarante-sept patients ont été retrouvés et inclus dans l’étude. Le niveau de connaissance du personnel de santé sur la rougeole s’est avéré faible et les principaux facteurs de risque étaient la malnutrition chronique, l’insuffisance pondérale modérée et l'insuffisance pondérale sévère avec des rapports respectifs de 12,25 (Intervalle de Confiance IC 10,92- 13,58), 2(1,83- 2,17) et 2,72(2,10- 3,33).

La malnutrition chronique, l’insuffisance pondérale modérée et l’insuffisance pondérale sévère sont donc des facteurs de risque de contracter la rougeole chez les enfants vaccinés. L’éducation des parents sur la malnutrition de l’enfant, la prise en compte du statut nutritionnel avant la vaccination des enfants et l’introduction d’une seconde dose du vaccin dans le calendrier vaccinal ainsi que recyclage permanent des prestataires sont des conduites nécessaires pour atteindre enfin l’objectif d’élimination de cette maladie au Cameroun.

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